top of page

Les Moluques - îles Banda

  • Caro
  • 17 mars 2016
  • 4 min de lecture

Après notre étape humide à Bali, on est parti à la poursuite du soleil dans l’archipel des Moluques où c’est la saison sèche. On s’envole donc pour Ambon, avec en tête l’idée d’aller dans les îles Banda… On sait que ces îles sont difficiles à rejoindre, et par chance on arrive pile à temps à Ambon pour embarquer dans le bateau bihebdomadaire qui va aux Banda.

Ce post n’a pas été facile à écrire, et encore moins à distance, douloureux de se replonger dans ce moment difficile. Nous avons eu à vivre la perte tragique et injuste d’un ami de longue date, et nous avons appris cette terrible nouvelle le jour de notre arrivée aux Banda. Il nous était alors impossible d’envisager un retour en France à temps pour assister à la cérémonie, il nous aurait fallu au minimum 5 jours pour espérer, peut-être, arriver à Paris. Nos familles et amis proches nous l’ont clairement déconseillé, et un peu sous le choc nous sommes partis sur Pulau Ai, une des îles paradisiaques des Banda.

Mauvais concours de circonstances, pas de wifi et quasiment pas de signal téléphonique sur les Banda, un isolement total, idéal sauf à ce moment précis où ça a été la pire chose à vivre. Aucun moyen de prendre des nouvelles, d’en donner, de manifester notre soutien…la culpabilité d’être là, de vivre des bons moments, d’avoir la chance d’admirer de magnifiques paysages alors que tout le monde était réuni et se soutenait en France…Nous avons donc passé 4 ou 5 jours, à « errer » sur l’île de Pulau Ai, une île magnifique, avec des plages désertes splendides, des fonds marins surprenants, parmi les plus beaux d’Indonésie, que l’on a admiré plusieurs fois en snorkeling. Il a été très difficile de profiter réellement de tout ce que ces îles avaient à offrir, et chaque moment de détente et de repos nous renvoyait à Maxime, inévitablement. Chaque fois qu’on regardait l’océan, on ne pouvait empêcher nos larmes de couler, encore et encore.

Il nous a fallu attendre 3 jours la cérémonie qui se déroulait le vendredi en France à 13h30, et à 21h30 heure locale, nous avons dit au revoir à Max à notre façon.

A la douleur insupportable de perdre un bon copain, un ami de longue date concernant Philou, une personne si forte et extraordinaire, dans des conditions si dramatiques, s’ajoutait celle liée à l’horreur que vivait sa famille et tous ses proches. Notre culpabilité de ne pas être présents nous a rongé au point qu’on a voulu abandonner notre voyage, incapable de profiter, de prendre du plaisir. Nos familles, amis, nous ont tous dit la même chose, « ce n’est pas ce qu’il aurait voulu » …On ne le saura jamais, nous sommes restés, douloureusement bloqués sur les Banda dans l’attente d’un bateau, puis nous avons décidé de partir, de manière prématurée, de quitter cette île définitivement associée à Max, dont l’air était beaucoup trop lourd et chargé en émotions.

On gardera quand même des Banda quelques jolis souvenirs. Pulau Ai et ses plages paradisiaques de sable blanc et fin, ses eaux turquoises et ses magnifiques jardins de corail. L’intérieur de l’île, rempli de plantations de bananiers, girofliers, muscadiers, amandiers, la cannelle… Les Moluques ce sont les « îles aux épices », et en effet, partout l’odeur de la noix de muscade envahit chaque coin de rue. La cuisine y est délicieuse, la cannelle et la noix de muscade sont dans tous les plats, sucrés comme salés, le « cinnamon tea » au petit déjeuner avec les pancakes à la cannelle…

Nous avons logé à Green Coconut une petite guesthouse, 4 chambres, avec une terrasse donnant sur l’océan, vue magnifique sur le Gunung Api, le volcan des Banda. Agil et Ayam, 2 frères, sont aux petits soins et vraiment accueillants. Les gens qui vivent ici sont tellement gentils, souriants, les maisons sont petites, de style colonial et colorées, c’est très joli. Il y a de la musique partout, l’ambiance est paisible et on comprend enfin l’expression « vivre au rythme insulaire ». On repartira en oubliant de ramener la confiture de noix de muscade qui nous aura régalé tous les matins au petit déjeuner…

(séance coiffeur à la mode locale)

Et on oubliera pas non plus les trajets en bateau, épiques !

On a été obligé de passer une nuit supplémentaire à Banda Naira avant de repartir pour Ambon, on en a profité pour visiter cette île chargée d'une empreinte coloniale forte, avec ses 2 forts et ses ruelles paisibles.

Dès le lendemain matin, on a pu reprendre le bateau, 6h de traversée pour retourner à Ambon.

De là, on a réglé notre extension de VISA avec succès, en moins de 24h, et on a pris l’avion d’Ambon pour Ternate (dans le nord des Moluques et à bord d’un coucou à hélices) puis de Ternate à Manado dans le nord de Sulawesi, notre dernière étape en Indonésie, qu’on espérait être l’île qui nous permettrait d’aller de l’avant, de repartir de zéro.

Nos cœurs et nos pensées n’auront pas cessé d’être dirigées vers la France tout le long de notre séjour là-bas.


 
 
 

Comments


© 2015 La DISPO de Philou & Caro. Créé avec Wix.com

  • b-facebook
bottom of page